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Open money et futur de l’humanité : une relation ?

 open-moneyIl y en a forcément une mais cela demande de s’y pencher un peu et de comprendre que le système financier d’aujourd’hui est à bout de souffle et qu’il démontre au grand jour tous ses travers. Il est donc grand temps d’en changer, mais peut-on le faire ?

Depuis quelques siècles, on nous a tellement formatés à penser en termes de monnaie, d’argent, d’intérêts qu’il nous serait aujourd’hui impossible de penser que les banques (et les rapaces à l’intérieur) pourraient ne plus exister.

C’est possible, mais pour cela, il faut s’extraire de la notion d’argent, et surtout, de son mode de distribution et de fonctionnement. Remplacer une monnaie par une autre, comme par exemple la livre sterling par l’euro, ne changera pas le problème car le système est toujours le même en arrière plan.

Il faut donc changer l’arrière plan. Or là, c’est beaucoup plus dur car on s’attaque véritablement à un mode de vie social, à un mode de communication « énergétique » entre les individus, les peuples et les nations. C’est une toute autre histoire !

Quand la spirale infinie de l’argent d’aujourd’hui atteindra un point de non retour, le système éclatera de lui-même en laissant sur le carreau toute l’économie que nous connaissons. La société sera totalement désorganisée et profondément choquée.

Par la force des choses, comme dans tout pays pauvre, les gens vont redécouvrir comment vivre simplement et avec pas grand chose, car tout ce qui arrivait de loin n’arrivera plus et que tout ce que l’on avait à profusion se fera rare.

Manger des ananas du Costa Rica, c’est bien sauf écologique, idem pour les tomates d’Afrique du nord, les bananes des Antilles sans compter les charters entiers de fleurs qui viennent d’Amérique du sud.

On va être obligé de redécouvrir le B-A-BA de ce que veut dire manger à sa faim, utiliser l’eau avec parcimonie ainsi que l’énergie électrique largement réduite. Le vélo et la marche à pied vont redevenir un mode de transport très courant.

C’est un scénario qui semble appartenir à de l’utopie mais on en n’est pas très loin. Coupez l’électricité pendant 15 jours, voire un mois, aux occidentaux et rapidement ils vont prendre conscience que le lave-vaisselle ne sert plus à rien, que les toilettes ne fonctionnent plus et que les douches sont impossibles.

Nous sommes quasiment à 100% dépendants de l’électricité et un peu moins du pétrole. Mais que fera-t-on quand l’eau courante ne le sera plus? Quand la pompe à essence refusera de fonctionner ? Quand la TV ne s’allumera plus ainsi que l’ordinateur ?

Ce sera comme un retour en arrière de quelques siècles mais sans les outils qui vont avec. Que fera le menuisier avec sa perceuse électrique, son rabot, etc. Il faudra redécouvrir l’huile de coude et l’ingéniosité !

Bon, maintenant le scénario planté, prenons une position médiane entre aujourd’hui et le scénario précité. Admettons que nous arrivions à avoir de l’électricité grâce aux éoliennes, aux barrages, aux panneaux solaires, etc.

Tout le monde pourra travailler mais on sera tous obligé de le faire dans un périmètre physique donné. On n’appellera pas le menuisier de Chine car il sera trop loin, trop cher et inaccessible. Bref, pour des raisons de débrouille et de troc, l’humain devra recomposer la notion de communauté.

Des communautés de partages où quelques itinérants feront le lien. Chaque communauté essaiera de vivre en harmonie avec les ressources qu’elle a et avec les nécessités du moment. Les lois, et surtout le code du travail, seront alors assez égratignées puisque l’on ne sera plus dans les 35h.

On sera dans le « il faut le faire » et personne ne pourra tirer au flan car tout le monde sera mis au même niveau. Fini les notables, les politiciens, les fonctionnaires, la gendarmerie, la police et toutes les institutions que nous connaissons.

On reviendra au chef du village qui s’est fait élire par la communauté. Les problèmes seront réglés au jour le jour et chacun apportera sa contribution en fonction de ses prélèvements personnels.

Déjà sans tomber dans le catastrophisme, on peut constater que le manque de pouvoir d’achat va rappeler qu’il faut se serrer la ceinture sur les dépenses inutiles, sur les vacances à l’autre bout du monde. On regardera la TV plutôt que de faire sa valise.

Une espèce de troc se fera entre les individus où la notion d’aide se fera sur du raisonnable et non sur du « fonction de la demande du marché ». Fini l’avocat qui fait payer à la minute parce que votre voisin a scié l’arbre de votre jardin qui lui faisait un peu trop d’ombre.

Le bon sens, c’est-à-dire la solution la plus simple, la plus fiable et la moins chère, sera remis au goût du jour avec des tarifs très largement négociables. A quoi sert un juriste quand il n’y a plus vraiment de loi mais plutôt un système de survie élaboré ?

Quand il n’y aura plus de poissons dans les océans, ou que ceux qui resteront seront tellement empoisonnés, que deviendra le poissonnier et les marins pêcheurs ? Idem pour bien d’autres professions.

Notre société de consommation a éliminé plein de petits boulots essentiels grâce à la sous-traitance dans des pays plus pauvres que nous. On compense comme on peut avec une immigration qui se veut sélective, mais que deviendra l’africain quand il lui faudra vivre entre des blancs qui n’auront plus leur lave vaisselle et tout le tutti quanti.

C’est bête à dire mais c’est très réel. Quand on retire à un individu tout ce qu’il possédait et qui lui donnait du pouvoir, on peut alors voir réellement ce qui se cache en lui. C’est loin de faire dans la fraternité et le partage.

La richesse et l’égoïsme sont les deux facettes de la même chose. Ils sont 2 frères inséparables à l’image de la pauvreté et de la fraternité. Alors croire qu’un riche deviendra fraternel, cela relève du rêve. C’est à l’identique d’un pauvre qui voudrait être égoïste. C’est quasiment antinomique, pour ne pas dire contradictoire.

Alors, au fur et à mesure que nous nous rapprochons de l’épuisement des ressources naturelles, l’être humain devra forcément changer sa façon de vivre et l’une des premières choses qui arrivera est que la monnaie deviendra un bout de papier sans valeur.

Il suffit de regarder les ravages humains créés par quelques golden boys totalement inconscients. Ce goût du jeu, de celui de s’enrichir sur quelque chose qui n’existe pas en termes de production de valeur, relève bien de l’égoïsme pur, surtout quand il est en plus cautionné par les grands chefs qui tirent les ficelles.

L’Open Monnaie est une tentative, comme il y en aura plein d’autres dans les temps à venir, pour commencer à préparer l’humain à son futur. Un futur qui ne sera pas d’avoir la climatisation dans toutes les chambres, ni la piscine chauffée en plein hiver.

Aujourd’hui, le nombre de milliardaires explose parce qu’à l’inverse le nombre de pauvre augmente. A somme d’argent égale, il est évident que ce que gagne l’un l’autre ne l’a plus. Or le système injecte de l’argent virtuel qui ne correspond plus à une réalité productive. Il va donc falloir s’attendre à un retour de bâton assez costaud.

Autant avant cela pouvait se faire dans les pays riches (style 1929) mais mondialisation oblige, le prochain coup cela sera pour tout le monde. Même le petit africain dans sa case sera touché, alors imaginez celui qui roule dans sa belle voiture…

L’argent tel que nous le connaissons va mourir d’une manière ou d’une autre. Il est à l’image des ressources naturelles. Il semble infini et indestructible mais en fait c’est un colosse aux pieds d’argiles.

Alors quand suffisamment de gens pleureront, ces pieds d’argile se déliteront en une vulgaire boue qui ne vaudra même pas le coup d’en faire une brique. La sagesse indiquerait donc de prendre un peu les devants en vous assurant que vous serez aptes à survivre au cas où.

Une petite remise en question de votre art de vivre vous sera vraiment bénéfique. Anticiper les choses permet de mieux se préparer mais surtout de pouvoir acheter aujourd’hui à pas cher ce qui vaudra de l’or demain.

Et puis dernier petit conseil, ne faites pas des stocks de conserves ou de médicaments car tôt ou tard ils viendront à vous manquer. Cherchez plutôt à réapprendre à faire votre jardinage, à manger moins, plus sain afin de ne pas avoir besoin des médicaments.

Ce sera plus durable et cela coïncidera avec ce fameux développement durable qui est censé sauver la planète. En fait, c’est nous qui sommes en danger, car sincèrement la Terre n’a pas la même échelle de temps et c’est tout juste si elle sait que vous existez.

Le développement durable, c’est pour votre survie et celle de vos enfants, alors commencez maintenant à faire un retour avec cet art de vivre que l’on appelle la simplicité volontaire. Faites simple et vous n’aurez plus besoin des spécialistes pour vous sortir du merdier dans lequel vous vous êtes mis.

Aujourd’hui un garagiste ne peut même plus réparer votre voiture sans faire appel à une technologie qui le dépasse. Alors imaginez quand on fait appel à des experts de l’environnement pour nous dire ce qui va arriver. Ils n’en savent foutrement rien car aucun ordinateur n’est capable de prendre en compte l’étendue de la connerie humaine.

L’équation est tellement complexe que même si on mettait la moitié des ordinateurs du monde à bosser sur le sujet, ils ne trouveraient pas la solution. C’est à l’image de l’homme. Chaque individu est déjà une énigme, alors mettez-en 7 milliards et vous comprendrez que ce n’est pas demain que l’on comprendra comment il fonctionne véritablement.

Bref, on a encore de beaux jours devant nous pour disserter sur le sujet. Tout ce que je sais c’est que lorsqu’un individu décide de changer, il change le monde véritablement. Point besoin d’aller dire ou contraindre les autres. Juste être l’exemple que l’on voudrait voir. Change toi toi-même et le ciel t’aidera…

Laurent DUREAU

Article paru à l’origine sur le blog Booster Votre Influence le 21 août 2008 et réactualisé sur le blog 345D le 17 avril 2012.

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