Tout individu, quel qu’il soit, se doit d’affronter dans sa vie quotidienne et professionnelle une certaine quantité de stress. A cela rien de neuf, sauf quand l’énergie à y faire face vient à nous manquer.
Planquée au fin fond de notre inconscient, une certaine énergie omniprésente nous pousse à imaginer les pires scénarii, entraînant une plus ou moins grande déstabilisation de nos certitudes.
Certains diront que ce sont nos réflexes de survie qui rentrent en action faisant ainsi monter le taux d’adrénaline afin d’être prêt à affronter le présumé danger.
Certes, je veux bien le croire, mais que se passe-t-il quand le stock d’adrénaline est à sec ou que, tout simplement, notre système nerveux est en état permanent d’excitation ?
On sent comme un épuisement, une envie de changer d’air, de tout laisser tomber et d’aller se planquer le plus rapidement possible dans un lieu peinard où plus personne ni aucune situation ne peut nous atteindre mais… la plupart du temps, des impératifs de lieu et d’heure nous empêchent d’opérer une retraite salutaire, alors on prend sur soi.
Une fois, deux fois, trois fois et puis on ne compte plus tant les situations stressantes sont nombreuses, et puis, une fois arrivé à la maison, d’autres « impératifs » souvent très légitimes (s’occuper des enfants, faire les courses, aller au pressing, à la réunion de l’assoc ou faire une sortie prévue de longue date avec des amis, des proches,…) pour enfin vous écrouler comme une enclume dans votre lit.
Alors à la fin, le bon collaborateur que vous êtes, commence à accumuler une fatigue de fond qui lui pèse comme un manteau d’uranium. C’est à ce stade que la peur commence à faire des merveilles totalement dévastatrices dans votre enthousiasme naturellement protecteur.
Peur de trop bien faire, de mal faire, de ne pas être performant ni au top, font que votre performance ne vous distingue plus vraiment des autres. Vous commencez à être un inconnu parmi d’autres, le maillon d’une chaîne auquel personne ne fait attention pour enfin être l’anonyme de service attendant son chèque à la fin du mois.
Le guerrier n’est plus mais reste quand même le travailleur malgré lui. A ce stade, la confiance en soi reste acceptable et c’est alors que le doute, enfant de la peur, fait une apparition de plus en plus remarquée dans votre mental.
De broutille en broutille, le doute vous rongera de plus en plus profondément jusqu’au stade où la moindre action deviendra un enfer. Les choix se feront plus difficiles, le nombre de problèmes montera en flèche tout aussi vite que votre dépréciation entraînant une culpabilisation grandissante et impossible à arrêter comme la marée.
Tous uniques dans l’âme, nous nous condamnons à une vie d’enfer quand on laisse s’infiltrer la peur en nous.
Etre un entrepreneur, c’est avant tout être capable d’affronter ses peurs et toutes celles qui se présenteront en cours de route. Votre volonté d’en découdre avec elles fera que vous réussirez ou serez broyé.
L’enthousiasme qui vous anime sera votre armure, votre recul par rapport à l’évènement sera votre stratégie, l’envie de donner le meilleur de vous-même sera votre tactique, vos décisions seront votre glaive et l’objectif animera votre volonté de persévérer.
Vous pouvez, bien sûr, lire tous les livres d’arts de la guerre mais sachez que le plus important champ de combat se trouve d’abord en vous. L’extérieur n’est là que vous aider à réaliser cette quête tout à fait personnelle.
Alors quelle est vraiment votre quête intérieure, après quel graal courez-vous ?
Si vous ne pouvez répondre à cette question, vos chances sont quasiment nulles face à l’hydre de la peur car à chaque tête coupée, deux repousseront. La stature d’un entrepreneur est directement proportionnelle à sa capacité à rester calme quand tous les autres s’affoleront.
La paix intérieure apporte cette lucidité qui permet de détecter où se situe le vrai problème. Cela permet d’agir là où il faut avec célérité et promptitude tout en faisant une économie des moyens à mettre en oeuvre.
Se battre contre des moulins à vent amène non seulement la pauvreté financière mais surtout la pauvreté intérieure (je ne suis rien, je ne vaux rien, je suis nul).
L’entrepreneur est un guerrier qui sait que la défaite extérieure n’est que le reflet d’une défaite intérieure déjà prononcée. Ceux qui prônent l’inverse font tout simplement partie du camp des perdants voulant faire croire que ce sont des faits extérieurs (excuse = ex causa = cause extérieure) qui les ont empêchés de triompher.
En vérité, il est normal que, de temps en temps, l’extérieur nous fasse plier du genou mais c’est surtout pour montrer que nous avons la capacité en nous-même et qu’il nous faut aller la chercher.
Qui serait content de se battre contre des adversaires toujours inférieurs sinon les faibles ?
Laurent DUREAU
Article paru à l’origine sur le blog Booster Votre Influence le 31 janvier 2007 et réactualisé sur le blog 345D le 27 avril 2012.