Dans le cadre de l’une de mes missions de manager de transition, j’ai eu l’occasion de participer au salon du Mariage organisé du 12 au 14 janvier 2006.
Déco, dentelles, bijoux, châteaux, défilé de mode,… tout y était pour faire rêver mères, belles-mères et futures mariées.
La gent masculine était plutôt là pour se fondre dans le décor, approuver officiellement des décisions déjà prises et surtout calmer les rêveries financièrement délicates…
Cantonné au départ à des tâches logistiques, je me suis mis progressivement en première ligne pour vendre les superbes décorations de table qui enchantent agréablement le menu du jour. Maladroit au départ car totalement ignorant de l’argumentaire maison, j’ai progressivement découvert la part de rêve que quémandaient nos chères visiteuses.
Activant une corde peu utilisée dans mon activité normale, j’ai sorti le grand jeu en usant au max de tout le potentiel de charme que je pouvais posséder et cela sans tomber dans la « drague » proprement dite. Compliqué au départ tant les prospectées étaient différentes dans leur sensibilité, simple ce fût à l’arrivée .
Ecouter avec sa tête, entendre avec son coeur et parler avec ses rêves s’est avéré la bonne formule. Plus le temps passait et plus le rêve devenait réel. Ce fut une bonne expérience dans le monde éthérique des contes de fées. A la fin, je baignais en plein dedans jusqu’au moment où il a fallu démonter le stand et faire place nette.
Revenu à une certaine réalité, j’ai mieux compris pourquoi il est si difficile pour les hommes de bien communiquer avec les femmes. Pour elles, le mariage c’est comme un aboutissement, une consécration et la finalisation d’une requête, d’un désir. Or, le mariage n’est pas la promesse d’un désir du style « Ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » mais la promesse d’un engagement.
Le mariage n’est pas une résolution qui prend l’autre pour témoin mais c’est la création d’une relation avec l’autre qui engage à vouloir et non à subir.
Le mariage est une ligne de départ et non une ligne d’arrivée.
C’est comme pour la mise en place d’un système de management de la qualité. C’est un préparatif pour obtenir un certificat ISO 9001 qui vous donnera l’autorisation de vous améliorer dans l’arène de la qualité.
Idem pour un sportif qui a passé tous les tests pour être sélectionné aux championnats ou aux jeux olympiques. Cela ne va pas dire pour autant qu’il montera sur le podium et qu’il sera reconnu et vénéré par tous les spectateurs.
Nombre d’entreprises ayant passé avec succès l’ISO 9001 ont découvert avec effroi que le travail à faire était devant et que ce qu’elles avaient fait n’était que préparation. Mais une fois l’obtention du certificat acquise, elles subissent avec lourdeur le système.
Si vous leur posez la question sur leur mariage et le nombre des années qu’ils ont vécu ensemble, les mariés se déclarent heureux, épanouis et toujours amoureux comme au premier jour, mais un simple regard suffit à découvrir que derrière ce vernis se cachent des drames dans leur légende personnelle.
Je ne peux énoncer tous les mensonges, dits de bonne foi, que j’ai entendu ce week-end par ces femmes mariées qui recherchaient à donner une réalité à leur rêve à travers le mariage de leur fille. Juste un simple regard dans les yeux de leur mari me renseignait suffisamment pour évaluer le décalage entre le rêve et le vécu.
Dans des silences convenus, j’ai réalisé combien l’être humain rêve d’un paradis, d’un pays imaginaire où l’amour coulerait de source à chaque instant, à chaque battement de coeur, à chaque palpitation de l’autre.
Que l’amour soit quelque chose que l’on veut, que l’on fasse et que l’on compose comme un poème.
Alors, faisons individuellement allégeance à cette force qui nous propulse, nous anime et nous étreint afin que chacun qui soit à notre contact puisse ressentir que nous lui voulons du bien.
Laurent DUREAU
Article paru à l’origine sur le blog Booster Votre Influence le 18 janvier 2007 et réactualisé sur le blog 345D le 20 avril 2012.