Aujourd’hui je m’interroge. Est-il encore possible d’être un être humain ? Je ne parle pas de l’homo erectus mais d’un être rempli d’humanité, d’un être avec lequel le partage puisse se faire sans tractation ou négociation.
Chaque jour et presque à chaque détour, il faut marchander ses sentiments, il faut brader son éthique, il faut juger les actes d’autrui. Mais où est donc passée cette innocence du don spontané? Est-ce si difficile de sourire à quelqu’un en le regardant droit dans les yeux ?
Le week-end, à chaque fois que j’en ai l’occasion, je vais marcher dans ce qui ressemble à une forêt mais qui n’en est plus une depuis longtemps tant les animaux l’ont désertée.
Forcément, je croise des gens mais tous détournent la tête ou font semblant de ne pas me voir. Toutes les raisons sont bonnes, c’est : « je regarde ma progéniture » parce que j’ai peur qu’il se fasse mal ou fasse quelque chose d’inapproprié.
Sinon, c’est du style « je suis pensif » indiquant une intériorisation des plus profondes pour ne pas parler du « je ne parle pas aux étrangers » ou aux gens que je ne connais pas. Bref au final aucun échange n’a été transmis pendant ce quart de seconde d’un croisement entre deux personnes.
Cela me pèse de vivre parmi ces zombies. Ne parlons pas de ceux qui sont assis au volant d’une voiture, ils semblent aussi froid et rigide que leur véhicule, sauf si vous perturbez leur volonté et alors là, vous avez droit à toutes les grimaces et injures de leur catalogue.
Est-il vraiment si nécessaire d’être fermé au monde extérieur ? Est-il normal d’en avoir si peur ? Comment se fait-il que les gens ont si peur d’eux-mêmes à ce point ? Car rappelons-le, les autres ne sont que des miroirs de ce que nous sommes.
Le monde est en perdition car l’homme s’est perdu dans ses rêves d’un bonheur matérialiste outrancier. Il ne voit plus que son nombril et n’ose plus vraiment relever la tête pour voir dans quel monde il vit.
C’est vrai que ce monde est en train de mourir sous ses yeux mais il ne veut pas le voir. Il préfère se rassurer en disant que les prochaines générations trouveront une solution. C’est à l’image du dernier colloque sur le réchauffement climatique.
D’un seul coup, alors que le monde entier commence à découvrir les conséquences climatologiques de ses actes et serait d’accord pour réagir, un nouveau rapport dit que si on se tient tranquille jusqu’en 2015, tout redeviendra comme avant !
Infantiliser le peuple semble être la devise de l’économie d’aujourd’hui. Il ne faut surtout pas ralentir la consommation. Puis, pour se donner bonne conscience, on parlera d’énergies renouvelables, de recyclage et de retour à la vie d’avant.
Les énergies renouvelables ne font que palier provisoirement les augmentations de la demande en énergie. On est donc loin de faire des économies qui allègeraient la ponction sur la planète terre.
Quant aux déchets, si leur tri devait diminuer le prélèvement, on constate que cela ne fait que ralentir l’augmentation du prélèvement mais ne supprime rien du tout. On se gausse de quelques percées technologiques afin de mieux cacher la vérité.
Sommes-nous encore des humains ? Je dirais de moins en moins, à moins de ne l’avoir jamais été !
Où se trouve le respect de l’autre, de la vie sous toutes ses formes ? Chaque objet ou nourriture que vous achetez amplifie la paupérisation de la planète et des peuples qui l’habitent.
Serait-il possible de passer de con-sommateur au consomm-acteur ?
Cela s’entend aussi pour les sentiments et les émotions. Et si l’on faisait vibrer l’autre, juste pour le fun, pour le plaisir d’offrir gratuitement. Qu’est-ce que coûte un sourire, un regard, un petit mot gentil, un mail ?
Maintenant que la folie des présidentielles est finie, est-il possible d’oublier la haine des différences politiques ? Est-il possible de faire la paix et d’oeuvrer pour le bien de tous. Est-il possible de reléguer au second plan les plans de pouvoir personnel des politiciens ?
Maintenant que le chef a été élu c’est bien, mais pensez-vous qu’il va réellement influencer votre vie intérieure ? Avez-vous totalement délégué votre paix intérieure au même titre que vous avez délégué votre santé dans les mains des blouses blanches ?
N’importe quel psy, coach ou philosophe, vous dira que personne ne peut vous changer car le seul à pouvoir le faire c’est vous-même. Alors pourquoi attendre auprès des autres à l’extérieur alors que vous êtes le propre gardien de votre temple intérieur.
La révolution et le changement sont en vous pas à l’extérieur de vous. L’extérieur n’est que la matérialisation de votre état intérieur alors commençons par nous-mêmes, faisons le ménage et il s’ensuivra automatiquement une amélioration avec l’extérieur ?
La paix dans le monde dépend de votre paix intérieure. Si cela vous semble trop gros pour être vrai, alors regardez-vous et voyez comment vos états intérieurs ont bâti les murailles qui vous séparent d’un bonheur auquel vous aspirez.
Bien à vous, à vos proches, aux lointains et à cette belle planète qui nous supporte.
Laurent DUREAU
Article paru à l’origine sur le blog Booster Votre Influence le 10 mai 2007 et réactualisé sur le blog 345D le 23 avril 2012.
(1 commentaire)
Valérie
23 avril 2012 à 19 h 32 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Coucou Laurent, je l’aime beaucoup cet article…
C’est un doux coup de gueule qui a presque 5 ans et qui s’applique encore aujourd’hui malheureusement…
Et cependant, parfois, mon regard croise un autre regard et nous nous sourions, et la, je « kiffe grave », et tant pis pour tous les zombies… Car ma journée a été éclairée de la plus belle et plus simple façon qui soit… Juste un sourire et c’est bon…
Merci Laurent 😀