Il me semble avoir déjà abordé le sujet de la liberté. Ce mot qui veut tout dire et qui semble être un moteur puissant chez l’homme. Je dirais même très puissant puisqu’il le pousse à renverser des gouvernements, à faire la guerre et donc à tuer !
Mais que se cache-t-il derrière ces 7 lettres ? La version anglaise est elle aussi en 7 lettres (Freedom). Elle traduit à première vue une valeur plus compréhensible en parlant d’un domaine où la gratuité demeure…
Au nom de la liberté, l’humanité s’est entretuée, entre-déchirée et beaucoup de larmes ont coulé. Je ne parle pas des montagnes de douleurs et de souffrances qui ont été générées et pleinement vécues jusqu’à l’os à en faire tressaillir l’âme.
Si le mot liberté fait partie des trois mots rattachés à la constitution française (Liberté, Égalité, Fraternité) et qu’il se trouve en première place, c’est qu’il est le plus puissant des trois. Les politiciens le savent et c’est pourquoi ils en abusent ainsi que des 2 autres…
Qu’est-ce qui se cache en nous, pour que chaque être humain sur Terre se lève, marche et revendique si fort cette chose appelée liberté ? Qu’il y a -t-il de si profondément gravé en nous pour que nous soyons capable de donner notre vie pour l’avoir ?
Quel sentiment nous anime intérieurement pour que l’on soit capable de prendre la vie à d’autres en son nom ? Pourquoi fait-elle que nous la désirions avec autant d’ardeur, de violence et je dirais presque d’animalité ?
La question est vaste et la réponse est en fait très simple. En effet, puisque le problème est en nous, c’est que la réponse s’y trouve aussi ! C’est une lapalissade que la majorité de l’humanité a oublié puisqu’elle a tué ses frères pour cela.
Je ne vais donc pas tourner en rond pour vous dire la réponse mais pour cela, je vais vous demander d’oublier vos a-priori, vos conceptions et vos souffrances à propos de cette liberté aussi insaisissable et inaccessible.
Par une certaine incompréhension, je dirais même ignorance, un individu se rebelle au nom de la liberté parce qu’il exprime son incompréhension d’avoir à subir des souffrances en son corps et en son âme.
Parce qu’il ne sait pas qu’il est venu sur Terre pour expérimenter la matière, il se rebelle avec violence dès qu’un certain stade d’oppression se fait sentir. Par le simple fait qu’il ne sache pas que son âme est prisonnière pour un temps donné dans un corps de matière, il ne supporte pas les désagréments de l’expérimentation.
Alors dans sa grande candeur, dans son élan malgré tout d’aider son prochain, il est prêt à prendre les armes pour espérer gagner un espace de liberté où il pourra se reposer un peu des tribulations qui l’assaillent.
Au nom de la liberté, l’homme exprime la violence qui est en lui et qui résulte souvent d’une ignorance sur sa propre nature. Pensant sortir d’une prison, il entrera dans une autre prison car, in fine, la Terre est sa prison !
Il peut certes chercher à fabriquer des fusées pour s’évader de la Terre mais, même une fois là-haut en apesanteur, il restera prisonnier de son corps et de sa cabine spatiale. On constate donc que tant qu’un être humain est en vie, il reste physiquement prisonnier.
Il n’y a donc pas 36 solutions pour se sortir de cette situation oppressante. Il n’y en a qu’une et ce sera forcément une solution intérieure et non extérieure. Nous ne pouvons pas changer l’extérieur, la matière, l’espace et le temps.
Cela ne peut se faire qu’en nous, dans un espace virtuel où nous pourrons nous reposer. C’est en écoutant notre âme et en reconnaissant que c’est notre propre ignorance, notre propre jugement des choses, notre propre interprétation qui fait que nous allons être en paix ou non.
En effet, qu’est-ce que la paix intérieure sinon une compréhension suffisante de notre propre divinité ? En calmant la bête sauvage qui est en nous, en la raisonnant et en l’aimant de toute notre force, nous découvrons que derrière l’ours des cavernes se cache un nounours de peluche qui ne rêve que de douceur et de câlins.
En apprenant à nous aimer, nous découvrons que notre espace de liberté est aussi vaste que l’espace de notre bienveillance à notre égard.
La liberté est d’abord un combat intérieur et non pas un combat extérieur. Si vous prenez les armes, vous serez tué et l’on vous oubliera comme on a oublié les centaines de millions d’humains qui sont morts en son nom.
Par contre, aucune arme ne peut tuer votre liberté intérieure. Aucun bourreau, aucun dictateur ne pourra vous asservir et ôter le sourire que vous avez aux lèvres même quand on vous torture ou que l’on vous envoie au goulag.
Rien en ce monde ne peut vaincre la liberté intérieure sinon tuer le support physique de cette paix et de cet amour qui nargue même le plus féroce des humains. La liberté intérieure se gagne par l’énergie que vous déploierez par rapport à l’ignorance qui vous habite.
En apprenant à vous aimer, à reconnaître le bon comme le moins bon en vous, vous découvrirez la puissance de l’amour. En prenant conscience de vos ténèbres intérieures, vous arrêterez de les projeter à l’extérieur.
La liberté est un état d’être et non quelque chose que l’on achète ou que l’on peut prendre par la force. C’est comme l’affection ou l’amour de quelqu’un, vous ne pouvez le prendre par la force et la destruction.
L’amour que quelqu’un vous porte est un cadeau que l’on vous offre. Il en est de même pour la liberté. C’est seulement le cadeau que vous vous offrez à vous-même. Par là même, vous offrirez votre paix et votre bienveillance plutôt que la violence de votre ignorance et de votre manque d’amour par rapport à vous-même.
Vous ne pouvez donc pas réclamer la liberté car personne ne peut réclamer l’amour.
La véritable liberté s’acquiert à l’intérieur de nous par un changement de niveau de conscience, par un changement de notre façon de penser et d’agir. Vouloir faire autrement est voué à l’échec, tout simplement.
Alors si l’on continue de prendre la fameuse trilogie, l’égalité vient ensuite. Elle est l’émanation de notre unicité car, fondamentalement, personne ne peut être égal et comparable à un autre. Biologiquement et humainement, c’est impossible.
Le terme d’égalité vise donc l’égalité des traitements et des chances d’accéder à la connaissance de nous-même en nous permettant de répondre à nos besoins fondamentaux comme un toit, une nourriture et à un accès à l’éducation et aux soins corporels.
L’égalité est donc un processus extérieur à nous-même où c’est la structure sociale qui est mise en cause. Seulement alors on pourra accéder à la fraternité, c’est-à-dire à la reconnaissance que nous sommes tous dans le même bateau, dans la même galère ou sur le même paquebot de croisière.
Nous sommes tous des “liners” en voyage dans un corps humain vivant sur une planète paradisiaque qui file à travers l’espace avec sérénité et beaucoup de bienveillance à notre égard. Soyons donc des vacanciers reconnaissants d’avoir cette opportunité extraordinaire de découvrir tous ces mondes qui nous habitent et qui nous côtoient.
Prenons la liberté d’être libre en nous dégageant des conceptions erronées fabriquées par des gens de pouvoir comme les politiciens et les religieux. Redevenons les rois et les reines de nos contrées intérieures et offrons les au monde car c’est notre richesse.
Laurent DUREAU
Article paru à l’origine sur le blog Booster Votre Influence le 8 septembre 2008 et réactualisé sur le blog 345D le 29 mai 2012.