Que la joie soit avec vous ! (5) : Donner et recevoir

 Toujours dans le fil conducteur pour développer la joie, nous avons vu que les deux premiers paramètres étaient l’amour de soi et le sentiment de paix intérieure. Le troisième paramètre est celui qui aura à faire avec votre capacité à donner et à recevoir.

Bon, me direz-vous, rien de transcendant dans tout cela ! Eh bien détrompez-vous, car au-delà de l’évidence intellectuelle, sa mise en application est de nos jours de plus en plus préoccupante.

3 – La joie nait de la capacité à donner et à recevoir

En effet, donner semble un acte simple mais pourquoi est-il si difficile qu’il faille se le répéter à tout bout de champ ? La raison principale est que dès le début de son énoncé, on est dans une impasse.

De par la culture « chrétienne », nous sommes des pêcheurs (c’est-à-dire on fait tout faux malgré notre bonne volonté de bien faire) et que la pauvreté est synonyme de rapprochement avec Dieu (ou dit autrement, plus t’es riche et moins tu iras au paradis).

Fort de ce constat culturellement très enfoui dans l’inconscient collectif occidental, comment pourrions-nous donner ce que l’on n’a pas ? Voilà pourquoi cela nous semble toujours difficile !

Si vous n’avez rien sur votre compte bancaire, comment pouvez-vous donner la pièce à tous les coins de rue ? Donc, la première évidence est : Pour pouvoir donner il faut déjà avoir.

Alors, comment voulez-vous aimer votre prochain si vous ne vous aimez pas vous-même ? Comment voulez-vous ne pas juger les autres quand vous n’arrêtez pas d’être votre pire bourreau ? Comment voulez-vous être positif quand vous chaussez en permanence des lunettes de la négativité ?

Alors, le constat premier est : Tu ne peux donner que ce que tu as en excédent.

Si c’est vraiment de l’excédent, alors tu feras moins de calcul dans ton don. Tu donneras d’une manière désintéressée, c’est-à-dire que tu te foutras de ce que l’autre dira sur le don que tu viens de lui faire.

Si votre estime par rapport à vous-même est suffisante, vous n’aurez pas à en quémander auprès des autres.

L’ego est toujours flatté de recevoir des remerciements mais c’est pour mieux cacher votre pauvreté en amour de vous-même. Ce qui nous amène maintenant sur le recevoir.

C’est la même règle qui s’applique. Si vous êtes confondu à l’idée de recevoir, que vous vous lamentez dans des chapelets de remerciement et que cela vous embarrasse, alors sachez que vous ne faites que montrer votre pauvreté en amour de vous-même.

Recevoir un don désintéressé, c’est avoir la puissance de dire oui ou non d’une façon claire et limpide. Si vous dites oui, vous le direz simplement une fois, avec tout votre coeur, et vous passerez à autre chose sans avoir rien à donner en contrepartie.

Par contre, si vous sentez qu’il va vous falloir donner une contrepartie, alors dites tout simplement non. Cela veut dire que ce don n’est pas désintéressé et que l’on vous force à jouer un rôle que vous ne désirez pas.

En clair, vous sentez que l’on vous manipule, alors ayez la force de dire non malgré l’offuscation que vous allez provoquer. Votre intégrité vaut beaucoup plus que les simples bonnes manières sociales qui vous empêchent d’être vous-même.

Je suis sûr que cela vous est déjà arrivé d’avoir accepté un cadeau empoisonné et que, plus tard, vous l’avez vraiment regretté. Et la joie dans tout ça ?

Savoir donner demande d’abord de savoir recevoir.

Être désintéressé, c’est déjà avoir évacué les jeux de l’ego tout en ayant compris que l’acte de recevoir ne doit en aucun cas être avilissant ou manipulatoire.

Par cette compréhension de la relation humaine et donc d’échange, la joie de donner est conditionnée à la gratitude profonde de celui qui accepte votre don.

Ayez cela en tête la prochaine fois que vous voulez donner et voyez ce que cela vous fait…

Laurent DUREAU

Article paru à l’origine sur le blog Booster Votre Influence le 9 juillet 2007 et réactualisé sur le blog 345D le 10 mai 2012.

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