Indissociable de l’humain, la souffrance fait quotidiennement des ravages, non seulement parmi nos collaborateurs mais aussi parmi nos proches, et en dernier nous-même. Pendant plus de 30 ans, j’ai observé ses ravages et je me suis demandé s’il y avait une solution pour enrayer cette destruction que nous nous infligeons, à nous-même et donc à l’humanité.
Malgré des dizaines et des dizaines de stages et de formations en tous genres, même en passant par des tas de philosophies différentes, la question reste d’actualité pour moi et pour la majorité d’entre nous. C’est pourquoi, je vais tracer en quelques mots ce que j’ai pu apprendre, comprendre et vivre afin que vous puissiez y rajouter vos propres réflexions.
Toujours noyé dans le langage et ses tas de synonymes, j’ai d’abord découvert que le mot douleur ne s’accorde pas forcément au mot souffrance.
La douleur est d’ordre physique. Mes premières vraies douleurs (c’est-à-dire ressenties en pleine conscience), c’est quand j’ai commencé à jouer au foot. Devant le manque d’adresse des autres joueurs et de moi-même, mes tibias ont reçu plus de coups (surtout des pointus) qu’ils n’auraient dû. La douleur est si intense, que les larmes vous viennent aux yeux avec la vitesse de l’éclair !
Il y a eu aussi d’autres douleurs comme les brûlures musculaires, les déchirures ou les contractions. Cela fait très mal mais ce n’est pas de la souffrance. Ces dernières me sont apparues avec mes premières séparations amoureuses qui n’étaient pas de mon fait (du moins directement). C’est au début comme quelque chose qui vous déchire le coeur pour enfin se terminer dans des lamentations mentales et sans fin.
J’ai donc cherché d’où provenait cette déchirure si intensément ressentie. J’en ai conclu que c’était une douleur de l’âme équivalent à une déchirure musculaire mais au niveau de l’âme. Certes, tout se soigne et se répare mais comme dit mon dentiste : « La meilleure dent qui soit est celle d’origine car aucun traitement quel qu’il soit ne pourra vous la remettre comme avant. »
Autant notre corps se rappellera tous les accidents qu’il a reçu (attendez d’avoir un certain âge), autant notre âme fait de même.
Alors, pourquoi cette souffrance continue-t-elle à nous ennuyer ? C’est tout simplement parce que nous le voulons bien. En effet, la souffrance appartient au monde du mental, c’est une douleur mentale qui ne pourra se guérir qu’avec notre mental.
Or là, nous pouvons agir ! En être pleinement conscient, nous savons que nous ne pouvons pas modifier certaines choses dans ce monde immense qui nous entoure (ou cela dans une limite assez perceptible), nous savons que nous sommes les seuls à pouvoir nous changer intérieurement.
La souffrance que nous entretenons en nous-même est simplement un décalage entre ce qui nous arrive et ce que nous en pensons. En changeant notre point de vue, nous pouvons sublimer n’importe quoi.
L’une des plus grandes douleurs qu’un être humain puisse subir (et cela en pleine acceptation de la vie), c’est quand une femme met un enfant au monde. On peut vraiment dire que la douleur est intense et malgré les grimaces, la future mère sait que cela est un bonheur et un immense privilège de donner la vie.
Par cette simple conception, voire gratitude, elle transcende suffisamment pour exploser de joie une fois le bout de chou dans ses bras. De toute ma vie, je n’ai vu une femme se plaindre d’avoir accouché. Les seuls regrets étaient surtout dirigés vers celui qui était responsable de l’avoir mise enceinte !
La vie peut être dure, très dure, et avec des expériences très éprouvantes et très douloureuses, mais c’est nous-même qui créons cette souffrance qui nous tient tant à coeur. Vous me direz : « non, je ne suis pas du tout d’accord » mais à bien y regarder, qui à part vous-même peut vous blesser et vous faire souffrir.
Nous sommes nos propres bourreaux. Par cette souffrance que nous entretenons, notre joie de vivre s’affaiblit entraînant une mort plus précoce. Certes, nous pouvons faire comme les enfants en prétextant que c’est toujours à cause de l’autre; alors, est-ce véritablement une attitude adulte de rester déresponsabilisé jusqu’à la fin de sa vie ?
Le chemin de l’âme et des expériences en rapport ne nous est pas connu d’avance sinon nous ne les accepterions pas !
Alors quand une déchirure nous tombe dessus, vivons la intensément et puis laissons la filer dans l’ailleurs. Laissons l’émotion naître puis disparaître sans nourrir de sentiments spéciaux à son propos. Nos sentiments sont élaborés par notre grille de lecture propre à chacun. En changeant votre grille de lecture, vous changerez votre état d’esprit et vos « sentis » ne vous mentiront plus !
La souffrance est une énergie créée par notre mental afin de nous dévoyer de notre paix intérieure. La souffrance est comme une joie inversée – elle détruit au lieu de construire. Autant la joie comme l’amour rapproche, autant la souffrance nous sépare de nous-même, des autres, du monde et du Créateur.
N’avez-vous pas remarqué que quand on souffre, on se sent seul comme si on était vraiment tout seul dans cet univers ? Et puis combien on est persuadé que personne ne peut comprendre notre souffrance ? C’est notre unicité qui crée ce phénomène car personne, absolument personne ne peut être vous !
Expérimenter la voie de la souffrance est en ce monde facile car nous sommes dans une période d’involution certaine. Par contre, si vous désirez inverser la tendance et donc évoluer, il vous faudra faire preuve de courage et de confiance.
Seul vous-même pouvez décider de votre vie intérieure et du mal que l’on peut vous faire.
Alors, faites comme moi, arrêtez de gémir et s’il vous prend encore l’envie de râler, remerciez de tout votre coeur celui qui vous en a fait la remarque. A ce titre, je remercie mes enfants ainsi que mes proches, car sans eux j’aurais baissé la garde depuis longtemps. C’est aussi pourquoi je les aime aussi fort car je sais que sans eux ma vie serait déjà un enfer…
Laurent DUREAU
Article paru à l’origine sur le blog Booster Votre Influence le 20 juillet 2007 et réactualisé sur le blog 345D le 24 avril 2012.
(1 commentaire)
kamala
24 avril 2012 à 17 h 12 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Et quand la souffrance ravive en nous tout ce qui était enfouie ! caché ! ignoré ! … dans ce dessert d un coeur asséché ! assoiffé ! où les peurs n ont fait qu engranger l inutilité de toutes nos désespérances… seules compagnes façonnées par d habituelles pensées de tout faire s écrouler ! Quand la souffrance ne tue elle enseigne ! Je témoigne.