Il est communément admis que l’entrepreneur, au même titre que les managers et dirigeants, doit avoir une capacité à tenir le coup s’il veut réussir dans ses initiatives. Autant il est difficile de remonter la pente suite à un gros déboire ou à un coup dur, par définition imprévisible, autant la répétition d’innombrables « secouettes » feront que sa résistance s’effondrera inéluctablement.
La résilience, par exemple pour un métal, est sa capacité à revenir à son état d’origine quel que soit le coup ou les déformations qu’il s’est vu infliger. Sur le plan psychologique, la translation est facile à faire. Alors, où en êtes-vous personnellement ? Pensez-vous toujours détenir cette élasticité mentale et physique d’avant vos aventures entrepreneuriales ?
L’enthousiasme voudrait bien vouloir nous faire répondre Oui. Mais au fin fond de nous, nous savons bien que chaque coup a laissé en nous une infime déformation que l’on appellera « mémoire ». La somme de toutes ces mémoires font que notre élasticité s’est un peu éclipsée pour laisser place à des zones de déformations plus importantes mais moins douloureuses.
C’est comme si des rouages (ou des ressorts) s’étaient mis en place pour amortir les vibrations quotidiennes des emmerdes tout en pouvant encaisser quelques coups plus violents de temps en temps. De déformable, nous sommes passé à transformable. A la place du caoutchouc chewing-gum propre au silent-bloc, nous avons plutôt maintenant des ressorts… plus ou moins enrobés.
Serait-il donc de bonne augure de pouvoir redonner une jeunesse élastique à nos ressorts qui couinent de plus en plus. Comment pourrions-nous éviter l’arthrite qui guette notre squelette mental ?
La seule solution que j’ai trouvée est celle de la silicone : la silicone de la confiance en soi ! En effet, nous nous rigidifions parce que c’est tout simplement la vie. La vie est usure dans la matière. La vie est expérience dans le mental. La vie est partage dans l’émotion et la communication.
Avoir confiance en soi, c’est dire oui à notre capital mental. C’est dire oui à nos trésors émotionnels, et c’est dire oui à l’usure de notre corps physique. Tout le monde sait que, quand on reste jeune dans la tête, le corps reste jeune et vit plus longtemps. Et pour cela, il faut absolument rester jeune en son cœur et exprimer la joie de toute son âme.
Là, cela devient plus difficile et pour moi, la confiance, c’est déjà se faire confiance, pleinement, entièrement et sans faille. C’est se dire, je peux car je le veux. Et je sais que si cela résonne en mon cœur, je ne crains rien car je sais que je fais un avec mes désirs profonds.
De plus en plus souvent, je me sens blasé par les choses extérieures car je les ressens comme une répétition qui ne m’amène plus grand chose. Cette vieillesse m’ennuie, alors je me lance à corps perdu dans de nouveaux défis afin de travailler cette élasticité qui ne demande, elle aussi, qu’à mourir.
La seringue de ma silicone s’appelle le défi. Piqué régulièrement, je sens ce corps physique suivre la musique avec enthousiasme car lui n’a pas envie de vivre les rhumatismes et surtout se faire rafistoler par tous ces sorciers blancs aux gants laiteux.
La résilience n’est pas la résignation dans le silence mais plutôt l’appel à une dynamique qui vibre sur tous les plans.
Tant que les chants du dépassement de vous-même claironneront en vous, vous n’aurez pas de souci. Mais le jour où il vous faudra mettre une prothèse auditive extérieure, vous saurez instinctivement que le brouhaha extérieur vous a progressivement rendu sourd à vous-même.
Chaque entrepreneur ou dirigeant possède sa propre musique. Certains auront le rythme, d’autres le ton, d’autre la musicalité mais ce qui compte au final cela sera votre mélodie. L’entendez-vous suffisamment fort afin que les autres à l’extérieur l’entendent ?
S’ils sont durs d’oreille, cela indiquera que vous vous la jouez suffisamment cool pour qu’elle meure dans un délai prévisible. Mais où se trouve donc le bouton de l’ampli ? Demandez à votre âme et elle vous remettra dans le cœur de l’action !
Laurent DUREAU
Article paru à l’origine sur le blog Booster Votre Influence le 8 août 2007 et réactualisé sur le blog 345D le 20 février 2012.
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