La notion de liberté reste toute relative tant il y a d’aspects différents en fonction des paramètres pris en compte. C’est comme l’amour, on peut en parler des heures voire jusqu’à s’entretuer pour affirmer notre point de vue. La liberté est un mot ayant à son actif bien des morts avec toutes les révolutions et les guerres qu’elle a entrainée.
Jusqu’où va la liberté du dirigeant, du management intermédiaire et des collaborateurs ? Où s’arrête celle du maire, des députés, des fonctionnaires et des représentants de l’état ? Tout le monde revendique une liberté où les frontières sont aussi floues que l’arrêt effectif des attentats en Irak, au Liban ou en Palestine.
Le mot liberté est un mot très dangereux. Son utilisation doit être faite avec tact et doigté sous peine d’avoir à régler des problèmes non prévus. C’est un mot qui chatouille vite l’ego des gens et qui soulève rapidement les tonnes de frustration que chacun de nous essaie de contenir.
Combien de fois, pour ne pas louper un rendez-vous urgent, j’ai pesté contre les limitations de vitesse, les longueurs interminables des feux rouges, les bouchons à n’en plus finir sans compter les excès de zèle des agents de l’état au moindre accrochage.
La liberté est une denrée rare car, en fait, elle n’existe pas vraiment. C’est nous-mêmes qui inventons nos espaces de liberté mais une certaine réalité vient nous rappeler à l’ordre très rapidement, et cela très régulièrement.
Combien de fois j’ai voulu mettre mon poing sur le nez de mon ancien voisin afin qu’il ne cogne plus sur sa femme. Combien de fois, j’ai voulu lui montrer que monter le ton et cogner n’était pas la meilleure formule pour se faire aimer.
Mais, après renseignement auprès de la mairie, je n’avais pas le droit de pénétrer chez lui et de m’interposer à cause de la soi-disant liberté en territoire privé ! A chaque fois que ma femme entendait les cris et les gémissements de sa voisine, elle était tétanisée tant cela lui rappelait son ex-mari qui faisait de même.
Jusqu’où peut-on endurer avant de péter un câble ? Comment pouvez-vous encaisser les mensonges outranciers d’un ancien collaborateur qui vous traîne au prud’homme juste parce qu’il pense que la loi est tellement en sa faveur que plus il vous trainera dans la boue et plus vous aurez du mal à n’avoir rien à payer !
La liberté est un mot qui fait rêver car elle est l’émanation de la frustration même.
La liberté coûte beaucoup car son prix est effectivement exorbitant. Quelques-uns très fortunés peuvent y goûter mais la majorité d’entre nous sommes condamnés à n’y voir qu’un espoir. D’ailleurs, si nous y goûtons ne serait-ce qu’un instant, nous nous sentons euphorique.
La véritable raison de ce bonheur si fugace est simple : Incarné dans un monde de matière, notre esprit supporte mal les limitations de cette dernière. Voici pourquoi nous sommes prêts à donner notre vie, comme l’ont fait nos ancêtres, pour vivre dans un monde non limitant.
En conclusion, la liberté est une chimère où chacun essaie de se construire un espace suffisant où il pourra s’évader. Certains le feront par la méditation, d’autres par les drogues (tabac, joint, alcool,…) mais la finalité reste la même : fuir un instant cette oppression limitante !
Laurent DUREAU
Article paru à l’origine sur le blog Booster Votre Influence le 18 septembre 2007 et réactualisé sur le blog 345D le 23 février 2012.