C’est vrai que les secousses financières qui secouent notre monde d’aujourd’hui sont le prélude d’un avenir meilleur. Par ces cataclysmes, chaque individu va devoir redéfinir où il en est et ce qui est important pour lui.
Vous aviez plein de sous dans les banques, plein d’actions en tous genres sans compter le jeu du boursicotage. Et puis si tout s’envolait, que deviendrez-vous ? Moins riche, plus pauvre, défaitiste, dépressionniste ou plus réaliste ?
Nous savons tous que l’économie occidentale appliquée au monde entier sera la mort de la Terre et de l’humanité à plus ou moins long terme. Tout le monde se dit d’accord qu’on ne peut changer le système tant les implications seraient catastrophiques.
Chaque pierre de l’édifice bloque une autre pierre, et ainsi de suite. Alors sincèrement, à part un bon tremblement de terre, comment pourrions-nous nous sortir de cette construction dans laquelle chacun est paralysé par ses propres peurs et surtout celles des autres ?
Le seul lien qui fait tenir tout cela est l’argent. Il est le ciment qui lie toute la construction. Or, ce que nous savons sur la nature exacte de l’argent d’aujourd’hui est qu’il est basé sur la création de dette grâce à la consommation des citoyens (la fameuse croissance !).
Les subprimes ou contrats de prêts impossibles à rembourser par l’emprunteur ont été la connerie de trop qu’il ne fallait pas faire. On a créé de la croissance virtuelle pour faire des bénéfices distribués grassement aux actionnaires et patrons harnachés à des parachutes dorés.
La simple existence des parachutes dorés démontre la connivence entre les actionnaires et le patron lui-même. En clair, cela dit : “ Fais un max de bénéfice à court terme par tous les moyens possibles (même en utilisant des méthodes pas très éthiques) et puis si ça barde, tu seras viré illico presto publiquement pour dire que tu as été un salaud. Mais, en contrepartie, on t’assure un chèque qui te permettra de vivre jusqu’à ta retraite sans aucun souci. “
On peut comprendre qu’assainir la situation financière de l’économie commence par s’assurer que les parachutes dorés soient déclarés illégaux afin que les patrons en place puissent redresser leurs manières de faire.
Il y a une différence entre le commandant de ligne à bord de son avion bourré de passagers et le pilote de chasse bourré de missiles. Le premier se sent responsable de la cargaison alors que le second cherche la bagarre en se disant qu’il est sur un siège éjectable avec parachute à l’appui.
Jusque-là, pas de problème. Là où cela se corse, c’est quand le commandant de ligne monte à bord avec le parachute. Les passagers peuvent alors se poser des questions sur la sécurité à bord et leur chance d’arriver à destination en vie !
C’est pleinement compréhensible si vous survolez la jungle au bord d’un vieux coucou africain. C’est juste une histoire de contexte; or, actuellement, il est quand même inquiétant de voir des professionnels enfiler leur parachute avant même d’être aux commandes de l’appareil. Cela prouve bien que l’on est en dehors des normes…
On peut donc s’attendre à un jeu de chaises musicales dès 2009 car, pour l’instant, il serait mal vu que l’on se mette à virer un bon paquet des patrons des grandes boites. Cela ne serait pas la meilleure façon de rassurer les employés et donc les con-sommateurs qui ont la chance d’avoir encore une paye…
De plus, cela démontrerait que l’on était parfaitement au courant des magouilles en cours et que tous ceux qui sont en contact avec les banquiers et les grosses entreprises c’est-à-dire tout le monde politique notamment sont loin d’être propres.
Sauver la face est important mais, au final, la sanction tombera d’une façon ou d’une autre. C’est le peuple qui va tout se prendre dans la figure. Le con-sommateur se sera fait avoir encore une nouvelle fois !
Non seulement il bosse tous les jours mais en plus il devra rembourser ce que les banquiers lui ont volé d’une certaine manière. Il fallait donc éviter qu’il prenne peur et c’est ce qui motiva grandement les gouvernements à garantir les dépôts faits en banque.
Certes, c’est aussi pour éviter que le peuple se rende compte que tout l’argent qui est en circulation est totalement virtuel. Alors nulle question que chacun aille courir à la banque retirer les 3 sous qu’il a économisé parce que depuis belle lurette, ils n’ont jamais existé physiquement.
Alors, en clair, comment vivez-vous ces secousses ? En quoi cela va-t-il changer votre mode de vie ? En quoi cela va-t-il vous faire réfléchir sur les vraies raisons de vivre ? Est-ce que certaines frayeurs en vous se sont réveillées ?
Je pense que, pour beaucoup, les nuits commencent à être dures pour dormir. Pour celui qui n’a rien ou pas grand chose, la vie continuera comme avant avec globalement les mêmes problématiques quotidiennes.
Par contre, pour tous ceux qui planifiaient leur retraites ou leur prochain achat immobilier voire des voyages sympathiques dans les îles (défiscalisées si possible) doivent se faire un peu de mouron. Je les comprends !
En ce moment, beaucoup de peurs sont générées par les êtres humains car ils réalisent que leur mode de vie va être transformé dans une mesure qui va beaucoup plus loin que de faire la grève pour augmenter leur pouvoir d’achat !
Il va y avoir des pendules remises à l’heure partout dans le monde dans pratiquement tous les foyers de la planète. Alors profitons-en pour évacuer le superflu et revenir à l’essentiel qui fait que nous sommes heureux d’être en vie.
Et puis aussi, profitons-en pour faire nos courses différemment. A cet effet, je vous conseille d’aller voir sur ce site où le troc et l’échange vont de nouveau refleurir. Les SEL (Systèmes ou Services d’Echanges Locaux) vont avoir le vent en poupe.
On échangera localement des services sans passer par les banquiers ni les monnaies nationales. 1 heure de mon temps comme conseiller en développement personnel contre un petit dépannage informatique qui commence à m’ennuyer sérieusement.
Vous me direz que cela ne va tuer personne ! Si, si, je vous réponds. Cela va tuer tous ceux qui vous suçaient pour survivre. Il y en a un paquet qui vont perdre leur job et leurs avantages acquis. Ils pourront toujours aller faire la grève pour améliorer leur pouvoir d’achat…
Alors plus besoin d’appeler la hotline située à l’autre bout du monde qui ne saura pas résoudre mon problème informatique. Un bon contact avec l’informaticien passionné du coin (pas forcément employé dans une entreprise informatique) me rendra plus humain, plus ouvert à l’autre.
Fini les horaires hyper-taxés des entreprises. Peut-être que mon voisin pourra le faire. On arrêtera donc de parler des salades et des tomates du jardin. De relations simplement amicales, on découvrira réciproquement que l’on savait faire beaucoup d’autres choses.
Sincèrement, aucune des personnes vivant dans mon village ne sait ce que je fais exactement. Je sors juste pour aller faire les courses, faire du sport, monter à Paris et puis cela s’arrête là. Ils n’imaginent pas un iota que je passe un temps fou derrière cet écran d’ordinateur à bloguer, à téléconférencer et à gérer plusieurs business en même temps.
Enfin bref, les secousses d’aujourd’hui sont les prémisses d’un nouveau monde en mouvement : Celui de la proximité, celui de la simplicité volontaire, celui du partage éthique et responsable, celui du retour au vrai contact humain valorisant.
Il va falloir se serrer les coudes et donc oublier cet espèce d’individualisme outrancier qui faisait que chacun faisait sa vie de son côté en se foutant des gens qui vivaient autour de chez lui. Qui connaît vraiment tous les locataires de sa cage d’immeuble ?
On est tous à la recherche d’un ailleurs et d’un autre part quand, en fait, le paradis n’est qu’à quelques coudées de chez nous. Point besoin de prendre l’avion pour partir en vacances. Il suffit de se décaler d’une cinquantaine de km pour découvrir que la France est un pays d’une diversité étonnante.
Vivre local, manger local, partager local, produire local fera du bien à notre bilan écologique. Par contre, ceux qui vivent dans les grandes villes devront peut-être réfléchir avec un rayon d’action plus important car ce sont surtout eux qui vont ressentir le changement.
Bref, cet article a pour objectif de mettre en avant qu’il faut saisir cette opportunité de secousses financières pour redéfinir d’autres règles de fonctionnement. Commençons donc à arrêter de nous plaindre et d’aller faire des grèves qui ne servent à rien.
Faire la grève n’est pas une action, c’est une réaction d’impuissance face à un fait accompli.
Cela ne changera pas le fait accompli. Il faut passer dans la pro-action, c’est-à-dire l’anticipation et donc ainsi forcer au changement avant que l’inévitable s’accomplisse.
Vous ne voulez plus la guerre, alors commencez à faire la paix en vous. Vous ne voulez plus que les autres s’enrichissent sur votre dos, alors prenez-vous en main directement et virez tous les intermédiaires qui se sucrent sur votre dos.
Vous dépendez d’un boss, alors devenez votre propre boss. Vous avez peur du licenciement, alors créez votre propre job. Vous avez peur de la maladie, alors arrêtez de manger, boire ou fumer des saloperies.
Vous avez peur de ne pas avoir assez de sous à votre retraite, alors vivez l’instant à fond car vous serez peut être mort avant d’arriver à votre retraite. Vous en avez marre de travailler, alors amusez-vous en faisant une activité qui vous plait.
Chacun peut influer sur son devenir en prenant des décisions maintenant. Quand le bateau coule, comme le Titanic par exemple, il est un peu tard pour se retourner contre l’armateur pour lui dire qu’il n’y a pas assez de bateau de sauvetage.
On sait que la “haute” s’en tirera toujours et que les sacrifiés sont toujours ceux qui sont dans la cale. Pourtant, ce sont eux qui font tout le boulot. Réveillez-vous un peu et découvrez que vous êtes aussi libre qu’un mécanicien dans la salle des machines travaillant sous la ligne de flottaison !
Posez-vous vraiment la question : suis-je heureux de la vie que je mène ? Est-ce vraiment cela que je veux ? Vous aurez ainsi peut être la chance de découvrir que vous êtes là parce que l’on vous y a mis par la force des choses.
Un jour, un homme a dit à un handicapé dans sa chaise : “Lève-toi et marche !” La notoriété de l’individu était suffisante pour que cet handicapé y croie suffisamment fort et qu’il le fasse. Celui qui donna l’ordre n’a fait aucun miracle si ce n’est celui de ne laisser aucun choix à l’autre entre choisir être un lâche ou celui de montrer qu’il en avait !
Alors, qu’attendez-vous pour vous lever, pour marcher sur vos propres jambes et pour aller où vous voulez et avec qui vous voulez. C’est vrai que peu de gens vous suivront dans votre chaise roulante, mais beaucoup le feront quand ils verront ce que vous avez fait.
Montrer l’exemple est la meilleure méthode du monde pour enthousiasmer et enseigner aux autres.
Point besoin d’aller suivre quelques cours de management dans des écoles dites prestigieuse quand il suffit de se lever pour enfin vivre sa vie.
Laurent DUREAU
Article paru à l’origine sur le blog Booster Votre Influence le 10 octobre 2008 et réactualisé sur le blog 345D le 18 avril 2012.