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Le PageRank est mort, alors enterrons-le !

 pagerankIl arrive que, des fois, les bonnes intentions de quelqu’un se révèlent être un catalyseur suffisant pour vous faire prendre conscience de votre valeur, de vos connaissances ou des zones d’ombre peu propices à la vantardise.

Il y a donc quelques jours que j’ai réalisé que l’ignorance était encore très active chez certains blogueurs, très enthousiastes à écrire ce qu’ils croient mais aussi très en retard techniquement. Je ne leur jette pas la pierre car au rythme où roule la technologie, vous devenez vite un ancêtre !

Alors au lieu de vouloir flinguer à tout va ces vaillants guerriers du partage, je préfère mettre à disposition l’info que je pense être la bonne. Au même titre que la tradition, je me méfie un peu des gens qui s’appuient sur la tradition, ou sur l’ancien, le connu, le répertorié, la croyance populaire pour valider leur raisonnement d’aujourd’hui.

A la vitesse où la planète tourne aujourd’hui, les 24h vécues par mon grand-père il y a un siècle ne ressemblent plus vraiment à mes 24h d’aujourd’hui. Dans l’univers d’internet, la première bulle internet ressemble plus à la première glaciation du temps de la préhistoire.

Je m’en vais donc vous raconter pourquoi le Pagerank est une antiquité qui se vend bien parmi les débutants. Le PageRank est l’émanation d’une technologie chère à Google, cette entité qui se fait des milliards de dollars de bénéfice tous les ans en vous faisant croire qu’il faut mettre du GoogleAds sur votre blog pour gagner des sous.

Tordons le cou tout de suite à cette croyance que vous allez gagner des sous avec GoogleAds quand vous êtes francophone. Le nombre d’internautes francophones étant largement inférieur aux anglophones, le prix offert par clic vous amènera à compter en centimes d’euros après 6 mois d’existence. Alors avant de gagner 50 € que l’on vous reversera une fois atteint, vous aurez fermé boutique depuis quelques années !

C’est, entre autre, pourquoi vous ne voyez pas de Google ADS sur mon blog. Une simple calculatrice vous démontrera que vous ennuyez vos lecteurs pour ramasser au final des épluchures de cacahuètes.

Ne parlons pas des pubs directes, car si vous êtes un débutant (c’est-à-dire avec un trafic quasi nul) n’imaginez même pas qu’un internaute sera suffisamment gentil pour cliquer dessus. C’est vrai, l’enthousiasme du débutant suffit à lui faire gober à peu près n’importe quoi dont notamment le fameux PageRank.

Il était une fois une technologie qui fut appelée web 1.0 quand la seconde arriva. A cette époque, la technologie web se bornait à envoyer des fichiers entre un serveur et l’ordinateur de l’internaute. L’organisation de ces fichiers était du même style que celle que l’on trouve dans l’explorateur windows : Des répertoires avec des sous-répertoires.

Chaque page web était un fichier complet et séparé ayant une extension en .htm ou html. Il était donc facile de connaître combien de fois ce fichier était appelé et de définir combien de liens pointaient vers lui. Techniquement, chaque fichier avait sa propre adresse url.

Alors il fut donc possible à Google de comptabiliser à sa manière la popularité d’une page, c’est-à-dire d’un fichier complet. La formule retenue par Google semblait suffisamment performante pour que tout le monde aille faire ses recherches sur son moteur de recherche.

D’un seul coup, et en l’espace d’une bonne année, tous les acteurs présents d’alors se sont retrouvés rangés au placard des souvenirs et des antiquités. Pour éviter de se faire piquer « sa technologie », Google se défendit d’avoir une formule magique qui forcément devait rester secrète et faire saliver tous les informaticiens de la planète.

L’enjeu financier était colossal, alors un mythe ou deux étaient nécessaires afin que tout le monde marche dans la même direction en plein brouillard mais en suivant les petites pierres posées au sol par Google. D’où probablement les coloris de son logo et le gooooooooooooogle des pages de résultats.

Mais le 2.0 apparut. D’abord quelques hirondelles, et puis le ciel se couvrit de blogs. Google complètement désemparé devant cette nouvelle donne continua à distiller son ancienne posologie en attendant de trouver la parade. Le PageRank fut donc lourdement médiatisé afin de camoufler la terrible réalité.

Un blog, même s’il est un site web par définition avec le même langage HTML, possède une structure totalement différente du 1.0. On pourrait dire que le 1.0 correspond à travailler sous Word, où chaque fichier est unique, complet en lui-même tout en pouvant être interconnecté grâce aux liens hypertexte.

Par contre pour le blog, c’est comme si on travaillait sur une base de données du style Access. Il n’y a plus vraiment de fichiers complets mais pleins de petits bouts partout qu’il faut collecter et réassembler au dernier moment pour fabriquer une page web. Ce côté totalement dynamique ne pouvait donc plus être traité de la même manière par les algorithmes de Google.

La notion de PageRank s’écroule totalement, au même titre que le nombre de pages vues dans les statistiques. Car quand vous êtes sur la page d’accueil d’un blog, vous pouvez lire tous les articles s’y trouvant sans changer de page. De plus, l’url de la page d’accueil est toujours la même alors que son contenu change tous les jours !

Quand les premiers blogs apparurent, il y a dû y avoir quelques frémissements chez les actionnaires de chez Google. J’entends encore les claquements des genoux de l’état-major de Google. Devant la vague, dirons-nous plutôt le déferlement, il était impossible d’ignorer la menace alors ils se sont mis au travail sous peine non pas de mourir mais de voir l’entreprise s’atrophier lourdement (en termes de bénéfices).

La réponse vint principalement de comment écrire les adresses url. Au lieu des www.nomdedomaine.com/nimportequoi/xxxx?, ils décidèrent de privilégier une structure de liens plus pertinente sous le style www.nomdedomaine.com/année/mois/nomdel’article.htm . Cette structure pouvant renseigner sur la « récence » du document grâce aux dates (nécessaire pour mesurer le dynamisme du site) ainsi que l’identité propre d’un document grâce à son titre.

Grâce à cet artifice, les articles des blogs pouvaient être référencés individuellement. Cela ne résolut pas le problème de la page d’accueil, et donc du nombre de fois que l’article était lu, car la seule possibilité est de compter les pages appelées individuellement.

Certaines plateformes de blogging s’adaptèrent avec les moyens du bord comme TypePad. Malheureusement pour eux, la longueur du champ contenant l’url étant limité en nombre de caractère, le titre du document est souvent coupé et cela, sans compter l’ablation de tous les caractères accentués inconnus au programme pondu pour de l’anglais.

Pour les autres plateformes, je ne sais pas comment elles ont réagi mais apparemment, cela a l’air de poser souci car il est loin d’être simple de « remouliner » toutes les bases de données avec un nouveau format. Je suppute donc que le référencement doit être loin d’être optimisé.

Par contre la plateforme WordPress, par sa réactivité due à l’open source, se trouve très largement optimisée pour le référencement chez Google 2.0. Pas d’ablation typographique, pas de limite en longueur des url, pas d’underscore dans les titres (parait-il que Google a horreur de cela) ont été l’une des multiples raisons ayant fait que j’ai changé de plateforme de blogging.

Vous pouvez choisir le standard d’avant, le nouveau standard, ou d’en fabriquer un maison si Google venait à changer la donne. Qui dit mieux ? Extérieurement un blog peut sembler équivalent à un autre, sauf que l’un sera un TGV pendant que l’autre sera un train de banlieue au design futuriste…

Cette impossibilité de savoir combien de fois est lu un article en page d’accueil a été, à mon sens, la torpille qui a coulé le PageRank. Donc, chers blogueurs, si vous faites paraître des brèves ou des articles en entier sur votre page d’accueil, vous pouvez être sûr que votre référencement dans Google sera plutôt difficile.

La première astuce est donc de couper votre article afin que l’internaute aille sur la page unique de votre article. Dans ce cas, Google saura si votre article est populaire ou non et votre référencement sera d’autant plus performant.

Et puis autre astuce, pendant que j’y suis, mettez votre nom à la fin de l’article même si votre blog indique que vous en êtes l’auteur. Ainsi Google verra votre nom dans l’article et si quelqu’un vous google, vous augmenterez la possibilité d’être répertorié.

Autre point, à titre de preuve, Google vous affichera dans le résultat des recherches un mix des sites 1.0 et 2.0 même si vous ne cherchez que l’un ou l’autre. La simple raison en est qu’il n’arrive pas à faire la différence. En effet, tous les blogs n’ont pas pris la structure énoncée ci-dessus et donc Google reste partiellement aveugle.

On peut dire que blogosphère a été le glacier qui a failli couler le Titanic Google. Un article en Français explique que la grande majorité des webmasters concernés par le GoogleRank ont découvert que leur popularité était indépendante du PageRank.

Cela est devenu évident depuis que Google a fait un petit nettoyage à ce niveau il y a 2 ou 3 mois. Certains sont passés d’un PageRank de 6 à 2 et n’ont rien vu de changé dans leur placement des recherches.

Alors messieurs les blogueurs, ne conseillez plus les débutants en leur disant de laisser des commentaires sur les sites à fort PageRank pour obtenir des liens entrants car c’est totalement obsolète. Et de plus, cela démontre leur ignorance d’une commande appelée « nofollow » qui annule le lien.

Comment un site à fort PageRank accepterait-il d’être tiré vers le bas par des milliers de liens ridicules en termes de trafic et souvent de pertinence. Le « nofollow » est l’arme qui nettoie les parasites. La toile capte beaucoup de chose et de grosses araignées raffolent de ces petits parasites. Bien que bariolée, l’araignée Google fait son beurre à tous les coups !

Et puis, maintenant que le PageRank est mort pour laisser la place à un « TrustRank », arrêtez de promouvoir qu’avec un silex taillé vous allez faire d’eux des bûcherons au pied d’un séquoia. Donnez-leur plutôt des tronçonneuses tout en leur indiquant que les scieries d’à côté ne les laisseront couper que les petits sapins de Noël.

Être une cloche et se faire enguirlander à ce point, ce n’est pas leur faire un cadeau. Dites-leur la vérité : Tout le monde peut venir visiter la forêt et apporter son humble connaissance mais survivront seulement ceux qui amènent une véritable valeur ajoutée. La ruée vers l’ouest est finie, alors arrêtez de jouer au cowboy quand il n’y a plus d’indiens, ni d’or car seuls les vendeurs de matériels de pelles et de tamis s’en mettent plein les poches.

Laurent DUREAU

Article paru à l’origine sur le blog Booster Votre Influence le 21 janvier 2008 et réactualisé sur le blog 345D le 27 mars 2012.

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