Lors d’un précédent article sur la nécessité d’avoir une identité numérique, j’avais abordé l’angle « nouvelle économie – nouveau monde ». Maintenant passons à la phase 2 : Comment divulguer votre nouvelle identité ou en un mot comment « Réseauter ».
Tout d’abord avant de donner des ficelles, trucs et astuces, il est primordial de découvrir les différences structurelles du réseautage afin que vous puissiez choisir ce qui vous convient le mieux.
Un pêcheur à la truite s’équipe différemment du pêcheur spécialisé dans la friture ou la pêche au brochet. Avoir la bonne stratégie commence par savoir dans quelles eaux on va pêcher et quel type de poisson on veut prendre…
Avant, les clubs style Rotary ou autres étaient des passages obligés pour ceux qui voulaient faire des affaires. Basée sur le mode tribal, la loi était « Donne au clan et le clan te le rendra ».
De toute façon, dans tous les réseaux la règle du don sera toujours à l’article 1.
Ce qui change, c’est la suite. Cette seconde zone d’essai je l’appellerais celle du collectif. Je te donne et puis, possiblement, après un certain temps de labeur et de dévouement, on vous renverra la balle. Vous ne savez pas d’où elle viendra mais qu’importe, il suffit de rester vigilant. Dans cette zone, c’est l’espoir qui fait avancer jusqu’au jour où on laisse tomber tellement on est vanné de donner et de ne recevoir que des broutilles.
La troisième zone est celle de l’individuel qui saute de collectif en collectif. Il n’est attaché que par la force de l’intérêt qu’il trouve à donner à l’un plutôt qu’à l’autre.
Prenons une image pour mieux faire comprendre la typologie du raisonnement. Prenons un atome possédant plusieurs couches d’électrons. Le noyau c’est l’entreprise, la famille ou toute entité auquel un électron (un individu) va s’associer.
Les personnes les plus attirées par l’entité iront se positionner sur la couche intérieure qui se trouve la plus proche du noyau. Ancrés fortement, leur marche de manœuvre est faible quel que soit l’état d’excitation de l’ensemble. Ils sont si complètement coincés dans des règles du jeu qu’ils ne peuvent espérer avoir des axes de liberté. Ils sont le clan et ils subissent les lois du clan.
Dans les couches intermédiaires, les électrons sont plus sensibles à l’état énergétique global de l’atome. Leur possibilité de changer de niveau énergétique et du fait de l’interpénétration de certaine couche, ils peuvent explorer plus en avant leurs limites dans la mesure où ils respectent leur place. Cette zone est celle du collectif.
Enfin la dernière couche, celle la plus éloignée du noyau, est celle qui est généralement incomplète. C’est la couche des individualistes. L’attraction vers le noyau central est certaine, mais s’il vient un autre atome, ils s’accrocheront selon des règles bien précises créant ainsi une molécule. Sans les électrons extérieurs, l’entité ne peut grandir et ainsi obtenir des qualités qu’elle n’avait pas seule.
- Le tribal réseaute peu et ne se mêle pas aux étrangers ayant une fonction différente.
- Le collectif réseaute à fond dans toute l’entité.
- L’individualiste entretien de bonnes relations avec le collectif, est culotte et chemise avec ses collègues individualistes tout en gardant l’oeil sur toutes les opportunités extérieures possibles. Selon le degré d’attractivité de l’autre entité, du niveau d’énergie de son entreprise (froid = sécurité, chaud = la porte est ouverte) il se fabriquera des atomes crochus.
Selon la taille de la molécule, l’individualiste se baladera indistinctement sur autant de réseau qu’il y a d’atome. Il mange dans toutes les gamelles pour son bénéfice mais aussi pour celui de tous. C’est lui qui va créer une espèce d’écologie permettant au collectif d’améliorer ses performances.
En résumé si vous êtes un tribal, il vous sera difficile d’être dans plusieurs réseaux professionnels, et généralement vous vous limiterez à un hub ou groupe de travail. Vous travaillerez chaque contact à fond pour en tirer un max de bénéfice. Vous êtes dans horizontalité et deviendrez un expert dans votre domaine.
Si vous êtes un collectif, vous appartiendrez à un seul réseau mais à plusieurs hubs à la fois. Votre objectif ne sera pas de bétonner la relation avec tous vos contacts mais à créer un réseau dans le réseau. Le terme adéquat serait la transversalité car votre objectif est de prendre le meilleur partout pour avoir un max de chance statistiquement (la loi du nombre).
Enfin, si vous êtes un individualiste, vous faites de même que le collectif mais à l’extérieur en créant des macro-réseaux. Vous êtes dans plusieurs réseaux et dans plusieurs hubs, mais en restant si possible dans la même branche d’intérêt. Vous deviendrez un expert connu de tous et reconnu en opposition au tribal qui lui sera un expert connu de son entité mais sûrement pas très reconnu extérieurement.
L’individualiste reprend en fait les lois des tribaux et des collectifs qu’il applique à l’extérieur de l’entité. Il se balade dans une verticalité transversale. Statistiquement, il joue sur la loi du nombre tout en travaillant à fond le contact.
Alors qu’elle est votre typologie ? Regardez quand vous réseautez ce qui vous est facile et ce qui vous est pénible. Ainsi, vous pourrez adapter votre stratégie pour une meilleure efficacité.
Fonction de l’énergie de l’atome dans lequel vous gravitez, sachez que votre volatilité est modifiée.
Des fois pendant une courte période vous pouvez devenir un électron libre sans attache (et donc en recherche d’un job) jusqu’au moment où votre énergie sera récupérée par une autre entité. Si la tension est très élevée, l’accroche est difficile et vous transpercerez / rebondirez sur les entreprises comme s’ils étaient inexistantes ou hermétiques.
Respirez donc un grand coup, soyez en paix et disponible, et l’on viendra vous capter gentiment au moment où vous vous y attendrez le moins.
Laurent DUREAU
Article paru à l’origine sur le blog Booster Votre Influence le 7 novembre 2006 et réactualisé sur le blog 345D le 21 mars 2012.