C’est vrai que l’on en parle beaucoup par les temps qui courent, mais que recouvre-t-il exactement ? Là est la véritable question, car, en pratique, la confusion reste intense.
Dans les faits, et pour mieux cerner cette histoire, je vous propose de regarder son opposé d’abord, on y verra plus clair ensuite. En effet, s’il est difficile de parler du blanc, commençons donc par ce qui ne l’est pas, c’est-à-dire le noir.
Ainsi l’amour conditionnel s’oppose vraiment à l’amour inconditionnel et nous allons voir que, même si l’on ne désire pas être dans le noir, notre amour inconditionnel est loin d’être blanc et il ferait plutôt dans le grisé…
En français, la condition s’exprime par le “si”. Ce dernier, aussi ratatiné soit-il, est l’un de nos plus lourds handicaps pour aller vers notre propre divinité. En effet, même si vous pensez de temps en temps donner de l’amour inconditionnel, vous remarquerez qu’en fait, il est loin d’être immaculé comme on dit.
En effet, même derrière l’amour désintéressé le plus profond, il se cache forcément une comparaison avec un référentiel que vous avez fabriqué. S’il vous semble que, dans l’action que vous venez de faire, il n’y avait pas d’intérêt pour vous et donc pas de conditions, en fait ce n’est pas tout à fait vrai.
Il y en a toujours une, aussi menue soit-elle. Car, tant que vous aurez une “personnalité”, une idée de ce que vous êtes ou une idée de ce que vous faites, vous êtes forcément dans la dualité, dans la séparation, dans le moi et l’autre… C’est obligatoire !
En somme, l’amour inconditionnel se résume au total abandon de ce que l’on pense être, de ce que l’on pense bien ou pas bien, de ce que l’on considère juste ou pas. En clair, votre mental regarde, soupèse, évalue pour aller éventuellement jusqu’au jugement.
On ne peut vivre l’amour inconditionnel qu’à la seule condition que l’on n’y pense plus du tout !
C’est dingue de regarder ça sous cet angle, mais c’est ainsi. C’est vraiment dans l’Êtreté que nous pouvons vraiment le vivre véritablement. Or, que faut-il faire pour être dans notre Êtreté ?
Eh bien, il faut tout simplement arrêter d’y penser pour le vivre. La petite astuce consiste donc à avoir le crâne aussi vide que possible et de suivre votre élan du cœur tout simplement.
Ce n’est que pendant ou après l’action que vous pourrez constater si, en effet, vous avez fait la chose sans aucune attente ou non. S’il n’y avait vraiment aucune attente, alors bravo vous êtes sur la bonne voie.
Si, par contre, vous découvrez qu’il en avait une, alors là aussi bravo, puisque vous allez pouvoir aller ôter ou arracher ce bout de truc qui vous empêche d’être vous-même. Voyez, vous êtes gagnant dans les deux cas !
Cet exercice devient véritablement puissant seulement quand on le fait au quotidien, dans notre vie de tous les jours, car dans ces moments-là, votre mental-ego n’est pas aussi concentré pour masquer ses magouilles.
En effet, si vous faites cet exercice seulement dans les moments de concentration, votre mental-ego va vous tourner en bourrique, puisque précisément c’est lui qui sera aux commandes pour se démasquer…
On connaît donc le résultat d’avance. Il vous donnera quelques miettes par-ci par-là afin que vous soyez content, mais en fait il vous aura manipulé comme une marionnette qui croit en sa toute puissance de liberté et d’action.
C’est incroyable de voir combien en fait nous sommes dans le “je t’aime si…”, sauf que le “si” nous apparaît rarement en pleine figure. Il est tout simplement masqué derrière des bonnes intentions, surtout celles qui sont reliées au divin, aux anges ou toute autre conception qui réduirait notre ardoise au Ciel !
Rassurez-vous, l’amour conditionnel concret et conscient est possible, mais pour cela il faut commencer par ne plus prendre des vessies pour des lanternes. Or, tous les jours, c’est dingue le nombre de lanternes que l’on croise !
En effet, toutes nos échelles de “valeurs” ne sont que des miroirs aux alouettes pour planquer ce fameux “si” que l’on n’ose jamais nommer directement. Pensez à toutes les valeurs sociales, familiales, professionnelles ou de convenance que nous nous trimballons… Et voyez combien elles nous détournent vraiment de nous-même, de notre Êtreté.
Nous naviguons en permanence entre toutes ces “valeurs” en pensant qu’elles sont justes, bonnes ou pas toujours appropriées. En fait, notre amour inconditionnel, du moins celui que l’on pense qui en est un, n’est bien souvent qu’une approche, une nuance de gris plutôt que du blanc.
Il est évident que l’essoreuse cosmique a du boulot pour nous faire lâcher prise sur tout ce que l’on pense juste, injuste, correct ou incorrect. Il est clair que l’on peut se sentir un peu “froissé” dans notre intérieur au même titre que le torchon dans le tambour de la machine à laver.
Ce n’est qu’après que l’on se fera repasser au fer chaud et peut-être vaporeux de l’amour véritable. Puis ensuite, on nous mettra en pli afin que l’on puisse retrouver l’uniforme véritable de notre divinité.
La lessive et ses différents cycles de rinçage-essorage c’est en ce moment, et le repassage nous est promis pour bientôt ! Bref, si vous en avez les bras qui tombent concernant la tâche à accomplir, c’est déjà un bon lâcher-prise…
Quoi, tu déconnes Laurent ? Pas du tout car, en effet, plus vous chercherez à devenir et plus vous vous rigidifiez dans vos conceptions; or, ce que l’on nous demande aujourd’hui, c’est plutôt d’être le mollusque qui quitte son enveloppe de certitudes pour aller s’aventurer à en construire une nouvelle, plus grande, moins lourde, et surtout plus lumineuse.
On nous demande de muer et non de changer la teinture du vêtement actuel… En clair, chaque fois que vous vous rapprocherez de votre Etreté par un lâcher-prise réel, vous redécouvrirez la fluidité tout autant que la légèreté.
C’est vraiment la peur de retrouver notre véritable divinité qui nous fait vouloir rester dans la même coquille, la même carcasse conceptuelle. Dit autrement, nous n’avons pas confiance dans notre véritable divinité.
On préfère mettre une nouvelle couche de peinture pour masquer les anciennes, mais ce qui nous est demandé n’est pas un relifting mais une mue véritable qui nous libérera de tous nos manteaux ou karma accumulés.
C’est une lapalissade de dire que tout retour en arrière sera impossible, car l’ancienne coquille sera définitivement trop petite pour vous y accueillir de nouveau. Seule la peur est capable de vous retenir à vos schémas actuels.
Alors, pourquoi a-t-on autant peur de notre véritable identité-divinité ? La raison est toute simple : Nous savons intimement que personne d’autre que nous-même peut véritablement nous aimer.
Nous sommes les seuls à pouvoir détenir la clé du coffre du cœur qui bat en nous. Personne d’autre ne peut l’ouvrir pour nous. Dit autrement, on est coincé et il est impossible de sous-traiter l’affaire !
Personne ne peut être notre étincelle de vie. Toutefois, cela n’empêche pas que d’autres nous aident par leur exemple à nous donner du courage à le faire.
Quand quelqu’un vous dit “je t’aime” et cela, quelles qu’en soient la sincérité et la véracité, il y a forcément un « si » quelque part. Cela peut être un “si” monumental ou complètement minuscule, mais cela ne vous appartient pas et vous n’avez pas vraiment à l’évaluer ou le juger sauf si votre cœur vous siffle une autre musique.
Par contre, c’est celui qui exprime ce “je t’aime” qui doit regarder en lui la véritable teneur en amour conditionnel-inconditionnel. C’est à lui de prendre conscience après l’avoir dit s’il l’a fait totalement librement de toute attache conditionnelle.
La sincérité n’est pas l’unique valeur à prendre en compte car, croyez-moi, même les terroristes qui se font exploser dans les lieux publics sont des êtres très sincères puisqu’ils donnent leur vie…
La véritable attitude à prendre en compte, c’est surtout la prise de recul par rapport à l’acte. Dans le cas d’un “je t’aime” ce n’est pas trop méchant comparé à celui qui s’est fait exploser.
Ce dernier aura encore quelques incarnations supplémentaires à faire pour corriger son acte, car vu sous un autre angle, il s’est carrément fait berner par des autorités extérieures à lui-même. Dit autrement, il était à mille lieux de son écoute intérieure et donc, de son étincelle de vie.
Alors, ne vous faites plus bluffer en ne prenant en compte que la sincérité. Elle est un élément important, mais elle est non suffisante pour vous faire une véritable opinion.
J’ai rencontré dans ma vie des gens, des vendeurs hors pairs, qui jouaient à fond sur le registre, mais je sentais bien que quelque part je me faisais entuber, mais ce n’est que le jour où j’ai eu les hémorroïdes que j’ai compris…
Bon, pour ne pas finir sur mes expériences personnelles, sachez que c’est en observant vos actes (quotidiens si possible) que vous allez pouvoir vous décoller du conditionnel qui vous habite.
Ainsi chaque décollement fera en sorte que vous pourrez sortir de plus en plus facilement de cet habit de 3D pour enfin passer dans celui de la 5D. Entre les deux (la 4D), on aura les miches à l’air, et c’est pourquoi l’on nous dit qu’elle sera de courte période…
C’est un risque, mais celui qui ne le prend pas est déjà en risque maximal, puisqu’il va mourir d’étouffement dans sa propre coquille. L’heure venue de la mue est ici et maintenant, en vous, dans votre quotidien, et non demain, ailleurs, dans un monde virtuel de rêvasserie spécialement réservé à ceux qui se disent spirituels, et qui se croient donc au-dessus des autres…
De toute façon, celui qui ne changera pas de coquille ici et maintenant sur Urantia Gaïa en aura une toute nouvelle, toute aussi minuscule, sur une autre planète où on lui représentera de nouveau l’examen à passer. Reculer pour mieux sauter vous emmènera de toute façon dans un autre bac à sable…. et peut-être avec des aides moins « compatissantes »…
Laurent DUREAU
Article paru à l’origine sur le blog 4D5D le 21 avril 2010 et réactualisé sur le blog 345D le 28 septembre 2012.
(1 commentaire)
Nicole.A
29 septembre 2012 à 11 h 03 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Merci Laurent,
Quel merveilleux message.