Combien d’hommes, de femmes, d’entrepreneurs ai-je rencontrés dans ma vie ? Je n’en ai aucune idée, mais cela doit faire un grand nombre et pourtant, il est facile de savoir qui aura le plus de chance d’avoir du succès dans la vie.
Pouvoir savoir instantanément, ou dirons-nous en quelques minutes, qui va réussir dans sa vie semble être prétentieux mais l’expérience m’a apporté ce regard extérieur qui va au-delà de l’optimisme et de l’enthousiasme de mon interlocuteur.
En effet, quelle est cette chose, cette attitude qui permet de différencier celui qui a de fortes chances d’être « successfull » de celui qui pourra l’être mais avec beaucoup d’efforts et beaucoup d’obstacles ?
La réponse est simple, beaucoup trop diront certains mais cela ne l’empêche pas d’être vraie ! Comme vous l’aurez deviné, c’est une attitude intérieure. Au début, cela peut être simulé comme au début de chaque apprentissage et puis, au fil du temps, on n’y fait plus attention car cela relève de l’acquis.
C’est la notion de « faire avec » et celle de « être avec ».
« Faire avec » démontre que vous êtes à côté de la chose que vous essayez de contrôler ou de maîtriser. Elle implique une résistance, une dissipation d’énergie, une perte, une opposition qui diminueront vos forces et vous entraînera vers un moindre succès.
Certes, cela ne veut pas dire que vous courrez à l’échec mais le succès que vous récolterez sera nettement moindre que si vous aviez eu l’attitude du « être avec ».
« Être avec » c’est faire partie de la chose. C’est ressentir les difficultés, les forces et les faiblesses de cette chose. Cette forme de « compassion » vous permet d’être le chauffeur du véhicule plutôt que celui qui doit « faire avec » le véhicule conduit par quelqu’un d’autre.
Évident à dire, évident à penser mais pas évident à faire ! C’est un apprentissage à faire car sans cela, vous resterez toujours en deçà de ce que vous pouvez faire. C’est juste une échelle d’énergie et de réalisation personnelle.
Au lieu de réfléchir à comment vous pourriez « faire avec », mettez-vous à la place du problème, de la « chose » et ressentez ce qu’elle est ! Par cette attitude, ce n’est plus seulement votre tête qui pense mais aussi votre corps et votre âme.
Ainsi vous devenez un « guerrier » complet à cheval sur les 3 mondes plutôt qu’un général qui, à distance, donne des ordres mais ne sait pas ce qui se passe sur le terrain. Sans feedback, sans information, tout processus de décision devient aléatoire.
En étant votre concurrent ou votre produit, vous saurez ce qui se passe ! Ainsi vous saurez comment réagir face à tel évènement, tel scénario et ainsi de suite. Soyez comme les enfants : vivez dans un monde de rêverie « réel » et faites « pour de vrai » !
Quand j’étais dans la maintenance en électronique et informatique, je m’imaginais toujours être l’électron qui se baladait dans les différents circuits. Je commençais donc toujours par la prise de courant et combien de fois ai-je solutionné une panne en allant changer un fusible ou réenclencher un fusible automatique !
Et puis ensuite, je remontais le câble d’alimentation pour arriver au transformateur de l’alimentation, puis sur la carte-mère, tel circuit, tel bouton, tel programme, etc. Je m’aidais des bruits, des sons, des témoins lumineux qui s’allument et ainsi de suite.
La méthode était infaillible pour arriver rapidement à la fonction qui ne jouait plus et donc à son équivalent physique (programme, driver, carte électronique). C’était simple et c’était ainsi que j’apprenais la « circuiterie » de chaque appareil.
Mes collègues techniciens étaient toujours étonnés de me voir diagnostiquer une panne sans ouvrir la valise à outils. Je me mettais tous simplement en face de la machine et je lui causais à ma manière en prenant tout simplement sa place : j’étais avec !
J’étais tellement bon que je fus muté au service formation ! Pour moi, cela a été un régal car enfin je pouvais aider mes collègues à moins s’embêter mais aussi à partir avec moins de pièces de rechange et de docs sous le bras chez le client.
Alors, faites de même avec un client mécontent ! Mettez-vous à sa place et oubliez votre argumentaire basique et chloroformé. Ne faites pas avec mais soyez avec, et vous découvrirez les véritables motivations qui l’ont poussé à être mécontent.
Non seulement vous répondrez juste et en ferez un client fidèle qui vendra pour vous mais vous en apprendrez suffisamment pour améliorer vos prestations et ainsi prendre de l’avance par rapport à vos concurrents.
Et l’autre détail important est que vous ne perdrez pas votre temps à mettre en oeuvre des solutions qui ne s’avéreront pas pertinentes à la longue car le diagnostic était trop extérieur et donc trop mental.
En fait, votre client avait peut-être juste envie de se la jouer pour exister à vos yeux, et qu’en fait, tout était ok. Être avec permet de mieux cerner la véritable origine des problèmes que plutôt de rester distant avec un faire avec.
Quelle que soit la « chose », dans votre vie professionnelle ou privée, vous pouvez appliquer cette règle. Ainsi vous découvrirez qu’en étant dans le mouvement de cette chose vous surmultipliez vos capacités à mieux la comprendre et donc à être beaucoup plus efficace.
Faire un avec la « chose », c’est tout simplement redécouvrir la puissance de la conscience de l’unité. En ce monde, rien ne peut être supérieur à cet état d’être, car ce n’est que la mise en application du divin qui nous habite.
Pour preuve, allez demander aux grands champions. Ils font un avec leur corps, mais surtout avec leurs skis, leur voiture, leur moto, leur cheval, leur perche, leur bateau ou toute autre « chose » extérieure à leur corps.
Laurent DUREAU
Article paru à l’origine sur le blog Booster Votre Influence le 20 mars 2008 et réactualisé sur le blog 345D le 14 mai 2012.