La notion de situation désespérée est, me direz-vous, toute relative. En effet, il existe plusieurs plans existentiels où nous pouvons nous sentir désemparé. Cela peut-être sur le plan physique, sur le plan émotionnel, voire sur le plan mental ou philosophique.
Qu’est-ce qui fait que nous prenons cette situation comme désespérée, c’est-à-dire où l’espoir semble s’être évaporé et où il nous semble être souvent impuissant à changer la donne. Explorons cela plus en détail en prenant un exemple.
Le premier qui vient à l’esprit (du moins pour moi), c’est celui de la rupture d’une liaison amoureuse quand vous êtes au tout début de votre vie d’adolescent. C’est absolument le désespoir qui vous tombe dessus !
La rupture n’est pas forcément de votre fait, et encore moins de l’autre personne. C’est simplement la vie qui fait que les routes se séparent et vous savez qu’après cela ne sera jamais plus pareil. Vous êtes comme véritablement impuissant pour pouvoir changer la donne.
Pour être plus concret, j’ai rencontré cette fabuleuse Japonaise en Angleterre et j’en suis tombé fou amoureux. Puis il a fallu que j’aille faire mon service militaire en Allemagne pendant qu’elle s’en allait à New-York pour faire sa vie et espérer décrocher sa Green Card (l’équivalent d’une carte de séjour avant naturalisation).
A l’époque, internet n’existait pas et le téléphone était totalement prohibitif. Restait le courrier avec sa bonne semaine de décalage entre l’émission et la réception. C’est alors que l’on comprend que la relation va être différente car nous sortions au moins 4 fois par semaine tout en sachant que l’on se voyait presque tous les jours puisque nous étions dans la même école mais pas dans la même classe.
Alors que faire face à cette situation totalement désespérante ? Quelque chose en moi était comme brisé, broyé par un destin auquel on ne peut échapper. Alors j’ai fait comme le Titanic, j’ai sombré dans l’océan de la mélancolie jusqu’à plus soif.
J’étais quasi inconsolable et vraiment personne autour de moi n’a essayé, pas même un peu, de me faire revenir à une réalité différente. J’ai écouté pendant des heures, des jours, un monsieur Charles Dumont (ancien pianiste de Piaf) qui tirait sa mélancolie à n’en plus finir. Merci Charles pour ces descentes en apnée. C’est terrible !
Je ne sais plus comment je m’en suis tiré, mais je suis sûr que si l’on me ressort une chanson de Charles, dans la 20ème de seconde je vais revivre à fond cet épisode de ma vie. C’est tout simplement indélébile et plusieurs incarnations n’y suffiront pas !
En revenant donc au sujet initial, une situation est désespérée quand il n’y a plus d’espoir. Et c’est ce manque d’espoir qui nous tue car l’être humain est d’abord un être d’espoir, d’espérance, de mieux, de plus et c’est ce qui lui donne la force de vivre.
La première règle à suivre est donc de retrouver un brin d’espoir, un brin de lumière, un brin d’énergie qui réchauffera votre petit coeur gonflé par le chagrin. Il faut donc trouver une raison, un objectif à atteindre, une direction à suivre pour éviter l’enlisement dans notre propre trou.
Il y eut bien sûr d’autres épreuves toujours plus différentes, plus fortes, plus soudaines, plus imprévisibles et surtout plus profondes. La mort de mon seul et unique frère quand j’avais 32 ans, la mort de mon père 3 ans plus tard puis la mort de ma femme et âme-soeur à 47 ans.
A chaque fois je me suis relevé, mais l’effort était de plus en plus difficile tant ces personnes étaient proches de moi. C’est alors que j’ai découvert la seconde règle qui me permit de ne pas sombrer.
Je me suis dit : “ Ils sont partis en voyage ailleurs et je les rejoindrai un jour assurément. Mais comme je n’ai pas leur adresse postale, je leur enverrai de mes nouvelles par mon coeur car je les aime toujours et encore, tout simplement.”
Ils me répondent souvent car ils continuent à vivre des aventures avec moi dans mes rêves quand je dors. Je ne fais strictement rien de spécial, sinon que je n’ai aucun souvenir physique dans mon environnement. Pas de photos, de bibelots, de souvenirs quelconques comme font toutes les grand-mères.
Je ne vis pas dans le passé et j’ai une mémoire désastreuse à ce niveau. Je me contente de vivre l’instant présent, que j’ai les yeux ouverts ou fermés d’où ma 3ème règle :
“ Ne t’accroche pas au passé car tu ne pourras le changer. Ne projette rien dans le futur car seule la déception t’attend. Vis simplement l’instant car il est le socle et la fondation de ce que tu es en train de vivre et d’être.”
La véritable conscience spirituelle ne concerne pas le fait d’agrandir l’humain. Il s’agit d’intégrer le divin et l’humain ensemble ici, dans cette expérience sur la Terre et dans un corps humain.
Quand nous sommes face à une situation désespérée (ou jugée comme telle), il faut savoir que nous sommes l’auteur de notre désespoir, l’auteur de nos souffrances et finalement l’auteur de situations encore plus inconfortables.
Quand au début, notre mental ou notre ego, nous en fait voir de toutes les couleurs, notre coeur prend tout pour lui et notre âme se voit écrire lourdement avec des énergies de destructions, des énergies de lamentation, des énergies d’abandon.
Pour faire face à cela vient inexorablement le dernier rempart qui nous remet à notre juste place. Nous nous adressons d’abord avec colère dans les débuts, puis avec de plus en plus d’humilité avec le temps, à cette chose qui nous semble être Dieu.
Nous nous rendons compte que plus la situation est désespérée et plus notre ardeur à l’appeler est grande. Bien des gens réfutent cela extérieurement car cela n’est pas rationnel pour eux, mais intérieurement ils savent que cela est vrai.
Chaque homme, chaque femme, chaque enfant sur cette Terre est relié à quelque chose de plus grand, de plus fort et qui lui est totalement intime. C’est comme si c’était, en fait, notre propre générateur de vie. Sans cette connexion nous ne pourrions être en vie.
Pourtant, cela n’empêche nombre d’êtres humains de violer toutes les lois d’éthique et de bienséance pour saluer la Vie. Ils sont des véritables bouchers par ce qu’ils disent, par ce qu’ils sont et par ce qu’ils font.
Une situation désespérée, c’est un message puissant qui nous dit qu’une bifurcation est devant nous et que nous serons obligés de suivre une autre voie que celle que nous avions prévu. C’est un impératif de changement afin que la Vie continue d’expérimenter ce qu’elle est : de l’espoir à l’état brut pour le bien de tous.
Dans ce mouvement perpétuel du changement où les rouages de la Vie semblent vouloir vous briser, vous découvrez que vous avez tout à gagner si vous suivez avec souplesse cette musique où chaque rouage peut vous permettre d’aller plus loin dans la découverte de vous-même et de votre propre divinité.
Ma 4ème règle est donc : “ Suis le mouvement avec le plus de légèreté possible en communiquant avec ton Soi de toute ta sincérité, sinon les éclaboussures de cette densité te détruiront comme la lave projetée des volcans en éruption.”
Puis, une fois la bifurcation prise, je regarde dans le rétroviseur en essayant de me rappeler comment j’ai négocié le virage. J’ajuste donc ma check-list en vue de la prochaine bifurcation.
Apprendre de ses erreurs et de ses succès permet d’augmenter non seulement notre confiance en nous-même mais surtout d’être entre plus sage et plus radieux face aux nouvelles épreuves.
Nous sommes tous des compétiteurs-nés et, au-delà des compliments égotiques que l’on peut se faire, on sait qu’il nous reste encore tant de chemin à parcourir, tant de choses à vivre et à comprendre que l’on se sent des ailes pour encourager tous ceux qui baissent les bras ou qui préfèrent rester sur le bord de la route à contempler et à applaudir ceux qui courent.
La vie est là afin de nous rappeler que nous sommes tous des coureurs, des acteurs de notre vie, et non pas seulement des spectateurs de quelque chose qui nous dépasse.
Nous ne sommes pas là pour être un légume qui subit la vie de sa germination à sa mort dans l’assiette des Dieux, mais être des Dieux qui se la jouent dans le super bac à sable appelé Terre.
C’est comme pour les JO : l’essentiel est de participer ! Vous allez me dire que vous êtes un(e) éclopé(e), alors tant mieux ! Les para-olympiques Français ont ramené plus de médailles que les ténors. C’est bien la preuve qu’il n’y a pas d’excuse pour ne pas jouer !
J’attends donc avec une certaine impatience de passer de l’autre côté pour savoir combien j’ai gagné de points, mais en attendant ma sortie du bac à sable, j’espère bien endosser encore quelques costumes pour écrire encore quelques pages supplémentaires de cet humble vie qui s’accroche à cette carcasse qui se veut toujours aussi partante.
La Vie est un cadeau, alors rendons-lui hommage en étant à la hauteur de ses demandes. On dit que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Ce dicton en dit suffisamment long pour établir que la vie et l’espoir sont une seule et unique entité.
Vous savez donc maintenant que si vous perdez espoir, la vie ira voir plus loin; alors dépêchez-vous d’aller causer humblement à la parcelle divine qui est en vous afin de bénéficier de quelques bonus supplémentaires pour un prochain tour !
Laurent DUREAU
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Article paru à l’origine sur le blog Booster Votre Influence le 31 octobre 2008 et réactualisé sur le blog 345D le 25 mai 2012.
(1 commentaire)
Nora
20 janvier 2013 à 22 h 10 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Merci Laurent 👿